Bien que les bienfaits du lait maternel sur la santé soient largement promus à travers le monde, la science n’a pas fini d’éclairer ses mystères.
l’Université de Zurich s’apprête à créer la première chaire de recherche médicale sur le lait maternel au monde. Les raisons de ses effets bénéfiques sur la santé de la mère et de l’enfant n’ont pas encore été toutes dévoilées. Alors que sait-on au juste sur sa nature et ses vertus?
Le lait maternel couvre tous les besoins du bébé il contient des vitamines, sels minéraux, oligoéléments, sucres, graisses, protéines dont votre bébé a besoin pour bien grandir, le tout en justes quantités.
La composition qualitative du lait maternel humain est spécifique. Au niveau calorique, il est proche du lait de vache (entre 67 et 69 pour le lait maternel et 70/Kcal par déci pour le lait de vache). Sa teneur en glucides est en revanche plus élevée, tandis qu’elle est plus faible en protéines et à peu près équivalente en lipides. Il est par ailleurs composé de 87% d’eau.
Le lait maternel permet une résistance du nouveau-né aux différentes infections: il a été prouvé scientifiquement que le lait maternel protégeait des infections, telles que les diarrhées infectieuses (gastro entérite, les infections ORL (rhinite, otites) et respiratoires.
Prolifération microbienne
Il a été démontré que plusieurs aspects immunologique et non immunologique s’opposent à la prolifération microbienne dans le lait maternel :
- Les anticorps spécifiques: les immunoglobulines de type IgA, IgG et IgM qui sont absent d’une manière transitoire au niveau des cellules intestinales du nouveau né Ces anticorps sont dirigés contre les staphylocoques, les streptocoques, les pneumocoques, etc. Ils sont en rapport évidemment avec les infections contre lesquelles la mère a été vaccinée (polio, tétanos…) ou s’est spontanément immunisée
Il est également important de noter que l’action de ces anticorps est localisée exclusivement au niveau de l’intestin
- Les cellules immunitaires : (lymphocytes B et T, macrophages, leucocytes)
- Des facteurs qui stimulent l’immunité : les nucléotides
- Des facteurs non immunologiques sont également présents : lactoferrine, lactoperoxydase, lysozyme, facteurs antiviraux, enzymes (lipases), analogues de récepteurs piégeant les bactéries pathogènes, facteurs de croissance (EGF) etc. La lactoferrine inhibe la croissance de plusieurs micro-organismes, exerce une action bactéricide sur certains germes et fixe le fer indispensable à la croissance bactérienne.
En gros le rôle primordial du lait maternel est de conférer l’immunité nécessaire à la protection du nouveau-né et du nourrisson, mais ce n’est pas tout!
il a été démontré que le lait maternel favorise une bonne digestion au bébé de part sa composition élevée en lactose, une basse teneur en phosphore et en protéines cela explique la rapidité du transit intestinal, sa faible teneur en minéraux diminue la fonction rénale, le lait maternel ne fatigue pas le foie et diminue les gaz chez le nouveau-né.
Le lait maternel contribue à la prévention de certaines pathologies qui pourraient survenir chez l’enfant
Et si tout se jouait les premiers mois? En effet, au-delà de ses vertus contre l’infection, des études scientifiques ont pu montrer que le lait maternel pouvait prévenir contre le diabète et l’obésité. Selon ces études une nutrition inadéquate du nouveau-né altère l’expansion et la fonctionnalité des cellules sécrétoires de l’insuline du pancréas. Étude menée par des chercheurs du Département des neurosciences fondamentales de l’Unil, récemment publiée dans la revue Nature Communications».
L’allaitement aurait également un effet préventif contre l’obésité durant l’enfance et l’adolescence. La présence d’hormones, ainsi que de pré- et probiotiques dans le lait maternel, aurait un impact favorable sur le métabolisme et donc la prévention de l’obésité.
Evolution du lait maternel
Le lait maternel s’adapte de façon extraordinaire en fonction des besoins du bébé, il semblerait que c’est un lait sur mesure!
d’abord le colostrum: du premier au sixième jour un« premier lait » dès le deuxième trimestre de grossesse, la fabrication du colostrum se met en route. De couleur jaune orangé, ce liquide est très riche en protéines(anticorps, lactotransferrine) et en oligosaccharides. Ce qui en fait un aliment de choix, tout à fait adapté aux besoins de votre enfant pendant les 48 à 72 heures qui suivent sa naissance.
Le lait de transition : (6e au 14e jour) évolue constamment selon les besoins de votre enfant.
Le lait mature après le 14e jour : il a une composition qui varie au cours de la tétée. La sécrétion, diluée au début, s’épaissit progressivement et la concentration lipidique augmente. Cette modification semble régulatrice de l’appétit du nourrisson. Au cours du cycle jour/nuit, la concentration en lipides s’élève entre 6 et 10 heures du matin et s’appauvrit la nuit. Pendant les mois de lactation, les taux de lactoferrine, d’IgAs et de zinc, décroissent progressivement.
Le lait maternel a-t-il des bienfaits pour la mère?
Et bien oui le lait maternel a aussi des bienfaits pour la maman qui allaite! Chez la mère, la production d’ocytocine lors de la libération du lait entraîne la contraction de l’utérus et lui permet de reprendre plus rapidement sa place. Allaiter diminue également les risques de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. Pour autant que la mère ait allaité durant un an au moins, il y aurait une diminution des risques de cancer du sein et de l’ovaire. La perte de poids, à long terme, serait elle aussi facilitée.
Le lait maternel semble être de l’or blanc pour les prématurés! N’hésitez pas à allaiter vos bébés le plus possible.